La lutte – Bataclan 2016
Toujours nourrir les pourritures,
Dans mon pays,
Toujours le soufre.
Du populisme au populaire,
Toujours la nuit,
Qui s’y engouffre.
Au premier mai, vends des chansons,
Au vent du nord,
Chantant l’espoir.
Toujours celui qui dort dehors,
Un jour ici tu sais,
Y aura la guerre.
Toujours la suie et ce qui brille,
Toujours les fleurs,
Et les pourritures.
Toujours nos poings contre les murs,
Et puis bien sûr,
Toujours la lutte.
Toujours l’envol de l’éphémère,
Toujours le feu,
Sous tes paupières.
Moi j’ai toujours le poing levé,
Moi j’ai toujours,
Le coeur blessé.
L’hirondelle est dans l’incendie,
Ouais c’est la lutte,
Ouais c’est la lutte pour mon pays.
Pour l’ordre sur les carrefours,
Faut la piquer la chienne,
Qui aboie comme un coq au lever du jour.
Des berruriers dans les ghettos,
Faut retrouver le doux parfum,
Quand on parlait avec les poings.
Puis cette époque où rien n’étonne
Au bleu marine sur les carrefours,
Peuple violé en redemande.
Moi je fais dans la contrebande,
Au bilan de nos illettrismes,
Toujours la voix de ce fascisme.
Dans mon pays,
C’est la gangrène,
Dans mon pays,
Moi j’ai la haine.
Puis si le national emporte,
Mon coeur blessé,
A quand la lutte ?
Et que le diable nous emporte,
Au vent mauvais,
A quand la lutte ?
A la santé d’aimer son frère,
A ta santé,
A la santé des lettres.
Pour tes yeux doux sous la lumière,
Pour oublier,
Ouais qu’ici c’est la lutte…
L’hirondelle est dans l’incendie,
C’est la lutte,
Ouais c’est la lutte dans mon pays.